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Lingolsheim, de la préhistoire à aujourd’hui

Lingolsheim est résolument tournée vers l’avenir, avec ses projets de rénovation urbaine, de transformation de ses groupes scolaires, et l’augmentation du nombre de ses habitants. La ville n’en oublie pas pour autant son passé… qui remonte à la Préhistoire.

Forte d’environ 17000 habitants, Lingolsheim est aujourd’hui la quatrième commune de la Communauté Urbaine de Strasbourg. En pleine rénovation urbaine depuis 2007, la ville poursuit son évolution, tout restant particulièrement attentive au bien-être de ses habitants.

Préhistoire : des vestiges archéologiques ont été retrouvés à Lingolsheim

Le site préhistorique de Lingolsheim est d’une grande richesse. Les archéologues ont découvert de nombreuses nécropoles nous renseignant non seulement sur les rites funéraires, mais également sur les populations et leurs traditions. Toutes les périodes sont représentées : paléolithique, néolithique ou encore âge de bronze.
L’abondance des vestiges retrouvés entre 1910 et 1936 par l’archéologue Robert Forrer, ancien directeur du musée préhistorique et gallo-romain de Strasbourg, s’explique par l’exploitation des sous-sols par les nombreuses sablières de Lingolsheim et des environs.

Du néolithique à l’âge de Bronze

C’est le néolithique, période de l’âge de pierre caractérisée par la sédentarisation des hommes qui apparaît le plus riche. Les Rubanées, la plus ancienne civilisation d’Europe, se sont installés sur l’actuel territoire de la commune, entre 5200 et 4900 avant Jésus Christ. Issue de la vallée du Danube, cette civilisation a colonisé progressivement la vallée du Rhin et de la Moselle. Les Rubanées sont appelés ainsi en raison de leur céramique, caractérisée par un décor  » en ruban » incisé sur la pâte avant la cuisson.
La civilisation du Grossgartach (-3900 à –2700 avant notre ère), a laissé derrière elle quelques 42 inhumations et un riche mobilier funéraire et est, à ce titre, une des plus riches d’Alsace. Cette civilisation laisse sa place à la culture de Michelsberg (-3400 à – 2700 avant notre ère). Les archéologues ont découvert deux sépultures. La découverte d’une fosse a également permis de mettre à jour un important mobilier, composé de céramiques, de morceaux de meules en grès ou encore de poinçons en os.
Enfin, une tombe a particulièrement attiré l’attention des archéologues par sa rareté. Elle présente un homme au crâne trépané en deux endroits. Seuls deux crânes présentant des trépanations ont été retrouvés en Alsace. La première trépanation, qui aurait été pratiquée du vivant de l’homme, a particulièrement intéressé les archéologues qui continuent de s’interroger sur cette pratique : acte chirurgical ou talisman ?

L’âge de bronze est quant à lui représenté par un cimetière de Champs d’Urnes daté d’environ 1000 avant JC (bronze final II). Avec 21 tombes mises à jour renfermant quelques 60 urnes, ce cimetière est un des plus riches d’Alsace à l’heure actuelle.

Après J.C : l’évolution et la signification du nom « Lingolsheim »

Si le territoire de la ville fut effectivement occupé sous l’époque romaine, l’endroit se trouvant à la croisée de deux routes importantes, il ne reste de cette période qu’un fond de cabane gallo romain. Il faut donc attendre quelques siècles pour retrouver des indices sur l’occupation du sol par les Hommes.
Le Haut Moyen âge nous donne quelques indications. Un cimetière mérovingien, situé entre Geispolsheim et Lingolsheim, a livré huit tombes datant des 6ème et 7ème siècles après Jésus-Christ.
Ce n’est qu’au Bas Moyen-ge, au XII° siècle, que le nom de la ville est mentionné pour la première fois sous le nom de Lingolsvesheim. La dénomination du village ne cesse d’évoluer à partir de ce moment. De Lingolsvisheim en passant par Lingolslzheim, il faut attendre 1620 pour lire le nom actuel de la ville : Lingolsheim.
Quelle que soit sa forme, le nom proviendrait de la désignation d’un avant-poste romain au 1er siècle avant Jésus-Christ, « Castium in Ligno ». Ligno signifiant bois. D’autres y voient une origine toponymique. Ling- ou Lingo- ou encore Linko- serait alors le nom d’une famille. A partir du XIII siècle, Lingolsheim, propriété des Hohenstaufen, est placé sous la tutelle seigneuriale de la famille des Landsberg. La majeure partie des Lingolsheimois vit alors de l’agriculture. Du grain à l’élevage, en passant par la culture du chanvre, du lin ou encore du tabac, le village produit principalement pour sa propre subsistance et pour les marchés strasbourgeois.
Du Moyen- ge ne nous parviennent que de rares documents. Le village fut victime de la guerre des paysans de 1525 et de deux incendies qui détruisirent tout sur leur passage, le premier en 1621 lors de la guerre de Trente Ans, le second lors de la bataille d’Entzheim en 1674. Ces catastrophes plongèrent la communauté dans la famine et la misère.
Au XV° siècle, Lingolsheim fut le lieu d’un pèlerinage, le Calvaire des Trois Croix, érigé par le Seigneur des Landsberg, pèlerinage fréquenté jusqu’à la Reforme et qui ne reprit qu’après la Révolution Française. De cette époque date la bi-confessionnalité des habitants de Lingolsheim. En 1807, la commune comptait 14,5 % de catholiques, 13,5% de juifs et 70% de protestants.

Lingolsheim de 1871 au début du XXème siècle

Suite à la défaite de 1871, les Allemands annexent l’Alsace qui devient un Reichsland. Cette période est marquée par une modernisation rapide de la ville. Essor démographique, mutations économiques, urbanisation caractérisent cette période. L’arrivée du gaz en 1904 est suivie par celles de l’électricité en 1907 puis de l’eau courante en 1908. Le village est desservi par le tramway dès 1903.
Cette modernisation a en partie été rendue possible par l’installation à la fin du XIX° siècle des tanneurs Adler-Oppenheimer et le développement fulgurant de l’entreprise. Les nouveaux propriétaires sont à l’origine de la renommée de Lingolsheim. La ville devient « métropole du cuir ». 2000 ouvriers sont employés par l’entreprise en 1914. Après la première guerre mondiale, l’entreprise est reprise par les Tanneries de France.
La fin du XIXè siècle voit également le développement des sablières. Les sols de Lingolsheim, riches en sable rouge et blanc, sont exploités intensivement dès la fin du XIXème siècle. Les sablières, nombreuses, doivent répondre à la demande croissante de matière première, nécessaire à la construction de la ceinture fortifiée de Strasbourg en vue de la défense de la ville, mais nécessaire aussi à la construction de logements destinés à la population ouvrière des tanneries.

De 14/18 à aujourd’hui

Si Lingolsheim fut peu touchée pendant la guerre 14-18, il n’en fut pas de même lors du second conflit mondial. La ville subit plusieurs bombardements, le 11 juin 1940 puis le 6 décembre 1943 et enfin le 25 septembre 1944, avec leurs lots de victimes. Les Tanneries, évacuées à Rennes sont transformées en un important atelier de réparation de chars.
Libérée le 23 novembre par les troupes du Général Leclerc, la ville dut encore subir la violente offensive allemande, définitivement contrée par les forces alliées le 16 mars 1945 après trois mois de combats. Le 8 mai 1945, les cloches des deux églises de Lingolsheim annonçaient la fin de cette guerre. Incorporés dans l’armée française puis dans l’armée allemande, internés, déportés, transplantés, tués lors de bombardements civils, les Lingolsheimois ont payé un lourd tribut.
Plus de 50 ans après la fin du conflit, la commune est métamorphosée. Ses associations sportives et culturelles, son commerce et ses industries, sa population font de Lingolsheim une ville vivante. Sa population a plus que triplé. Sa situation géographique offre à la population les commodités de la ville et la proximité de la campagne.

Bibliographie sur la ville de Lingolsheim

  • HAEGEL Eugène, Geschichte von Lingolsheim, 1935
  • RITT Albert, … ainsi vécut Lingolsheim, Edition Alsatia Colmar, 1982
  • Mairie de Lingolsheim « Lingolsheim une histoire ». -Le Verger Editeur. -2002 (en vente à l’accueil de la Mairie)
  • Associations de Recherches Médiévales, la chapelle de la Sainte Croix du cimetière de Saint Urbain, Reichstett, 1983
  • Journal Municipal de Lingolsheim n°72
  • Centenaire saint Jean-Baptiste 1900-2000, vie de la paroisse St Jean-Baptiste de Lingolsheim de 1900 à nos jours, 09/2000, Imprimerie de Lingolsheim.

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